transparencia:cadas:abelfedcadaenv:decision-cfr-2014-25:start
Table des matières
Cadas > Accès aux informations environnementales > Décisions
Décision CFR 25
Sur le refus implicite de donner accès à toutes les décisions sur lesquelles repose l’actuel plan de dispersion des avions sur Bruxelles
Date: 6/10/2014
- Copie locale: decision-cfr-2014-25.pdf
Transposition
Commission fédérale de recours pour l'accès aux informations environnementales 6 octobre 2014 DÉCISION n° 2011-25 sur le refus implicite de donner accès à toutes les décisions sur lesquelles repose l’actuel plan de dispersion des avions sur Bruxelles (CFR/2014/5) X/ SERVICE DE MEDIATION POUR L’AEROPORT DE BRUXELLES- NATIONAL 2 1. Un récapitulatif 1.1 Par formulaire Internet du 13 avril 2014, X demande au Service de Médiation pour l’aéroport de Bruxelles-National une copie de toutes les décisions sur lesquelles repose l’actuel plan de dispersion des avions sur Bruxelles. 1.2 Par mail en date du 13 avril 2014, le demandeur reçoit une confirmation de réception de sa demande. 1.3 Par mail en date du 12 mai 2014, Madame X introduit un recours auprès de la Commission fédérale de Recours pour l’accès aux informations environnementales, ci-après dénommée la Commission. 1.4 Par sa décision du 2 juin 2014, la Commission a décidé que la demande était recevable et elle invitait le Service de Médiation pour l’aéroport de Bruxelles-National à lui fournir les documents demandés et à éventuellement communiquer son point de vue à la Commission. 1.5 Les tentatives précédentes n’ayant pas été concluantes, le secrétariat de la Commission a à nouveau pris contact par téléphone avec le Service de Médiation pour l’Aéroport de Bruxelles-National. Les décisions intermédiaires ont une nouvelle fois été transmises par la voie électronique. 1.6 Par e-mail en date du 23 octobre 2014, le Service de Médiation pour l’Aéroport de Bruxelles-National communique ce qui suit à la Commission en ce qui concerne ce dossier: Demande : une copie de toutes les décisions sur lesquelles repose l’actuel plan dit Wathelet Note : Le Service de Médiation n’est pas en possession d’un dossier complet relatif à toutes les décisions (politiques / juridiques ou autres) prises et sur lesquelles repose le plan dit ‘Wathelet’. Il faut pour cela s’adresser au Secrétariat du Secrétaire d’Etat ou Ministre en charge du dossier. L’information fournie par notre Service concerne essentiellement les trajectoires suivies et les nuisances occasionnées et l’information quant aux décisions (politiques, juridiques ou autres) ne rentre pas dans les attributions du Service de Médiation. 3 A aucun moment il y a eu de la part du Service de Médiation un refus implicite de donner accès à l’information. 2. La recevabilité du recours La Commission estime que le recours est recevable. L’article 35 de la loi du 5 août 2006 dispose que le demandeur peut former un recours auprès de la Commission fédérale de recours pour l'accès aux informations environnementales contre une décision d'une instance environnementale visée à l'article 4, § 1er, si le délai imparti pour prendre la décision est venu à expiration ou, en cas de refus d'exécution ou d'exécution incorrecte d'une décision, ou en raison de toute autre difficulté qu'il rencontre dans l'exercice des droits que confère cette loi. Le recours doit être introduit dans un délai de soixante jours. Le recours a été introduit le 12 mai 2014 contre l’absence d’une décision concernant les questions qu’il a posées au moyen du formulaire Internet en date du 13 avril 2014. Par conséquent, le recours a été introduit dans le délai fixé par la loi. 3. Le bien-fondé de la demande 3.1 Le champ d’application personnel La Commission doit au préalable déterminer si les informations demandées tombent sous le champ d’application de la loi du 5 août 2006. La loi du 5 août 2006 s’applique aux instances environnementales visées à l’article 3, 1°, a) et b), dont l’organisation et le fonctionnement sont régis par l’autorité fédérale ainsi qu’aux instances environnementales visées à l’article 3, 1°, c), qui sont sous leur contrôle (article 4, §1er, de la loi du 5 août 2006) et disposent d’informations environnementales (article 18, §1er de la loi). Cette loi définit la notion d’instance environnementale comme “a) une personne morale ou un organe créé par ou en vertu de la Constitution, d'une loi, d'un décret ou d'une règle visée à l'article 134 de la Constitution; b) toute personne physique ou morale qui exerce des fonctions administratives publiques, y compris des tâches, activités ou services spécifiques en rapport avec l'environnement; c) toute personne physique ou morale ayant des responsabilités ou des fonctions publiques, ou fournissant des services publics, en rapport avec 4 l'environnement, sous le contrôle d'un organe ou d'une personne visé(e) au point a) ou b). Les organes et institutions avec une compétence judiciaire ne tombent pas sous cette définition à moins qu'ils agissent avec une autre fonction que judiciaire. Les assemblées législatives et les institutions y attachées ne relèvent pas de cette définition, sauf si elles agissent en qualité administrative.” Le Service de médiation pour l’aéroport de Bruxelles-National a été créé par l’arrêté royal du 15 mars 2002 portant création d'un Service de Médiation pour l'Aéroport de Bruxelles-National au sein du Ministère des Communications et de l’Infrastructure et dont les missions sont les suivantes : - recueillir et diffuser les informations relatives aux trajectoires suivies et aux nuisances occasionnées par les avions utilisant l'aéroport de Bruxelles-National en fonction des plaintes reçues; - recueillir et traiter les plaintes et suggestions des riverains sur l'utilisation de l'aéroport de Bruxelles-National. - faciliter les activités du Forum de concertation dont question à l'article 10, du présent arrêté en lui fournissant un support logistique et administratif et les informations utiles à son fonctionnement. Le Service de Médiation est fonctionnellement indépendant, notamment, des services de l'Administration de l'Aéronautique responsables de la navigabilité, de la certification, des opérations aériennes, de l'entretien, de la délivrance des licences et, en général, de toute partie directement concernée par les missions qui lui sont confiées. Ce service mène ses missions en toute indépendance et bénéficie dans une mesure et un délai raisonnables et sans préjudice des clauses de confidentialité d'usage dans le secteur aérien, des informations dont disposent l'Administration de l'Aéronautique, l'exploitant de l'aéroport de Bruxelles-National et Belgocontrol et qui sont nécessaires à l'exécution de ses missions. Il ne fait dès lors aucun doute que le Service de Médiation pour l’aéroport de Bruxelles-National est une instance environnementale au sens de l’article 3, 1°, a) de la loi du 5 août 2006. 5 Les tentatives de prise de contact téléphonique effectuées par le secrétariat de la Commission sont restées sans résultat. Il semblait également impossible de signaler par e-mail que le recours avait été introduit. 3.2 Le champ d’application matériel La loi du 5 août 2006 octroie un droit d’accès à l’information en matière d’environnement. La notion “d’information environnementale” est décrite à l’article 3, 4° comme: “toute information, peu importe le support et la forme matérielle, dont dispose une instance environnementale concernant: a) l'état des éléments de l'environnement, tels que l'atmosphère, l'air, le sol, les terres, l'eau, le paysage, les sites naturels, y compris les biotopes humides, les zones côtières et maritimes, la diversité biologique et ses composantes, y compris les organismes génétiquement modifiés, et l'interaction entre ces éléments; b) l'état de santé de l'homme et sa sécurité y compris la contamination de la chaîne alimentaire, les conditions de vie des personnes, pour autant qu'ils soient ou puissent être altérés par l'un des éléments de l'environnement visés au point a) ou, par l'intermédiaire de ces éléments, par l'un des facteurs tels que visés au point d) ou par les mesures et activités telles que visées au point e) ; c) l'état de sites culturels de valeur et de constructions, pour autant qu'ils soient ou puissent être altérés par les éléments de l'environnement tels que visés au point a) ou, par l'intermédiaire de ces éléments, par l'un des facteurs tels que visés au point d) ou par les mesures et activités telles que visées au point e) ; d) des facteurs, tels que les substances, l'énergie, le bruit, les rayonnements ou les déchets, y compris les déchets radioactifs, les émissions, les déversements et autres rejets dans l'environnement qui ont ou sont susceptibles d'avoir des incidences sur les éléments de l'environnement tels que visés au point a) ou l'état de santé de l'homme et sa sécurité tels que visés au point b) ; 6 e) les mesures et activités ayant ou étant susceptibles d'avoir des incidences sur les éléments tels que visés aux points a), b), c) ou d; f) les mesures et activités ayant pour objectif de garder en état, protéger, restaurer, développer l'état des éléments de l'environnement tels que visés au point a) ou l'état de santé de l'homme et sa sécurité tels que visés au point b), ou les sites culturels de valeur et de constructions tels que visés au point c), et de leur éviter toute pression, la limiter ou la compenser; g) les analyses coûts-avantages et autres analyses et hypothèses économiques utilisées dans le cadre des mesures et activités visées aux points e) et f); h) les rapports sur l'application de la législation environnementale”. La Commission attire l’attention sur le fait que la notion d’information environnementale est d’acceptation très large. Le fait qu’un grand nombre d’exemples soient mentionnés dans la définition indique d’ailleurs que l’on ne peut pas donner une interprétation trop étroite à la notion. En principe, les décisions engendrant des mesures et activités qui ont une influence sur les nuisances sonores pour la population des communes situées aux alentours de Bruxelles-National doivent être considérées comme des informations environnementales au sens de la loi du 5 août 2006. Le Service de Médiation pour l’Aéroport de Bruxelles-National doit, pour que l’application de la loi soit assurée, disposer des informations demandées. Or il ressort du mail du 23 octobre 2014 que tel n’est pas le cas. Dans cette hypothèse, le Service de Médiation pour l’Aéroport de Bruxelles-National se doit de transmettre la demande à l’instance environnementale qui, selon elle dispose de ces informations. Toutefois, dès lors que la demanderesse a, par courrier séparé, envoyé une même demande au Secrétaire d’Etat à l’Environnement, cette option de réadressage ne présente, dans le cas d’espèce, aucune valeur ajoutée. 7 3.3. Décision La Commission estime que le recours est recevable mais non fondé étant donné que le Service de Médiation pour l’Aéroport de Bruxelles-National ne dispose pas des informations environnementales. Attendu que la demanderesse a déjà demandé ces informations au secrétaire d’état compétent de l’époque et qu’il lui a été partiellement donné satisfaction et qu’une procédure de recours est en cours pour ce qui est des informations non obtenues, un réadressage de la demande a peu de sens. Bruxelles, le 27 octobre 2014. La Commission était composée comme suit: Martine Baguet, présidente Frankie Schram, secrétaire et membre Steven Vandenborre, membre Claudia Hildebrand, membre suppléant F. SCHRAM M. BAGUET secrétaire présidente
transparencia/cadas/abelfedcadaenv/decision-cfr-2014-25/start.txt · Dernière modification : 2020/09/30 07:54 de 127.0.0.1